Guess who’s back!

Je dois absoluement m’excuser.

J’ai été négligante. J’ai pas écrit depuis beaucoup trop longtemps.

Si ça peut aider à me faire pardonner, j’ai traversé, avec succès je crois (on va attendre les résultats avant de vendre la peau de l’ours) ma dernière session de baccalauréat et cette tache a monopolisé presque tout mon temps. Il ne me reste que 1 1/2 petits textes à produire et je serai libre comme l’air et graduée de surcroit!

Excuses faites, acceptés je l’espère, on repart pour de nouvelles péripéties. J’ai beaucoup à raconter, des idées à partager,  des périples à exposer. Par ou commencer, quoi dire, quoi garder pour un prochain billet? C’est quand même une bonne question compte tenu que j’ai une tendance (grande) à la diarhée verbale et écrite…

Aujourd’hui, je vous présente mon plan; bilan des acquis après bientôt quatres mois au pays de tous les rêves, puis quelques récits de voyages pour terminer sur les plans pour les deux prochains mois. Le tout ponctué d’états d’esprits et de réflexions. Vraiment pas universel comme billet,

Alors voilà, j’ai terminé, ma session, ou presque. J’avais plusieurs objectifs, bien sûr passer mes cours mais, aussi consolider mon anglais vacillant, découvrir des sujets que je n’avais jamais abordés, accroitre ma compréhension de la culture indienne et m’y adapter. Je crois qu’incontiemment, je voulais me prouver que j’étais capable de m’adapter à tous les environnements, que la culture n’est pas un absolu ou un obstacle insurmontable. Ou du moins que moi j’étais capable de comprendre de nouveaux univers sur une période courte, tout en restant authentique. Ce dont je parle ici c’est de tester le fameux dilemme de l’intégration au Québec. Je voulais comprendre la position de l’immigrant. Est-il possible de s’intégrer, d’être fonctionnel dans un univers ou on ne comprend que très peu à priori, de respecter les normes mais, parrallèlement de rester fidèle à soi-même?

Voilà quels étaient mes objectifs quant à la portion académique de mon expérience. Je ne peux pas dresser de bilan pour l’ensemble du séjour pusique celui-ci est loin d’être terminé. Par contre, je souhaite ici jeter un coup d’oeil au chemin parcouru. Pour ce qui est des cours, il me reste quelques jours de travail mais, grosso modo, c’est fini. Personnellement, j’ai atteint mon objectif; j’ai établi les bases théoriques  pour un travail autonome sur l’Inde. Je connais les mots-clés, les principes politiques, les événements et personnages marquants, certains phénomènes particuliés au pays. J’ai eu des cours sur des sujets que je ne pensais jamais aborder (philosophie…religion et politque) et cette rencontre imprévue a débouché sur des résultats inespérés. Assurément, j’ai beaucoup travaillé, débroussaillé, pleuré, et appris. J’ai lu des avalanches de textes, de bouquins, d’articles, viré le monde à l’envers pour obtenir des articles alors que mes accès aux banques de données sont bloqués (D’ailleurs, encore merci garçon très spécial) et tenté de déchiffrer des articles bourés de locutions en Hindi ou en Sanskrit. Mes travaux n’ont peut-être pas la profondeur de ceux de mes collègues mais, je n’en attendais pas autant.  Au niveau de l’évaluation, je ne sais pas encore. Je crois bien passer tous mes cours, c’est ce qui importe, mais ne sait on jamais.

Pour ce qui est de l’anglais, TWO THUMBS UP! Je cherches encore mes mots parfois, mon dictionnaire n’est jamais bien loin et mes temps de verbe ne sont vraiment pas encore au point mais, QUEL PROGRÈS! Je dois avouer que je suis assez fière.

Parlons adaptation: je dois ici commencer par une petite confession. Cette expérience que je m’impose, avec beaucoup de plaisir rassurez vous, c’est un peu pour contredire un certain ami dont je ne nommerai pas le nom mais, qui lit mon blog. Ce dernier est un fervent défenseur de la « Oh-combien-grande-nation-québécoise-à-laquelle-tous-les-immigrants-devraient-s’assimiler-et-par-le-fait-même-renoncer-à leurs-bagage-culturel-parce-qu’on-ne-peut-pas -porter-deux-cultures-c’est-complètement-IMPOSSIBLE-il-faut-AB-SO-LU-MENT-choisir. » Je suis à ses yeux, certainement à tords, la personne la plus à gauche qu’il connaisse, une vilaine amante du multiculuralime et il profite de chacunes de nos rencontres pour me trainter de grano-hippie et tout ce qui s’en suit. Manifestement, nous n’avons pas les mêmes fréquentations parce que je me trouve quand même très conservatrice comparaticement à certains de mes camarades . Et, je suis pas hippie bon! Il se reconnaitera et j’ai vraiment hâte de pouvoir en parler en face à face avec lui, j’espère que ma derscription ne le heurte pas.

Pour l’intégration, je m’en sors bien. Je suis toujours partagée entre d’un d’une part, l’idée charmante de complètement m’intégrer et respecter au maximum les impératifs culturels indiens et de l’autre le besoin impératif de conserver mes repères, de rester authentique. Parce que mes goûts, mes intérêts ne changent pas tant que ça et parce que je suis relativement bien avec mon moi-même. Choisir l’expérience culturelle complète ou la vie d’expatrié.  Je suis probablement entre les deux, telle une funambule. Je suis complètement ouverte à la l’Inde mais, je reste moi-même. Je veux tout connaitre, tout essayer, adopter une partie, mais je ne me changerai pas complètement.

On s’entend, je pourrais difficilement être conforme à la tradition indienne, j’ai un chum avec lequel je n’envisages pas me marier pour le moment, ma foi a longtemps été absente mais, est maintenant dans une phase exploratoire (tellement typique), je vis en appartement avec Jérémie qui n’est pas mon chum, encore moins mon mari. Je suis, comparativement aux Indiens, très individualiste et franchement libérale au plan social, j’aime bien les choses claires et établies d’avance. En plus……. en plus……… en plus……… (attention, j’ai du mal à l’avouer), j’ai parfois besoin d’un break de la bouffe indienne.

Pas qu’elle soit mauvaise, loin de là, c’est un régal, absolument, complètement, mais, des fois, une salade, une soupe chaude, des bonnes vielles toast au beurre de peanuts, c’est TELLEMENT BON!

Donc, j’ai un ensemble de traits, de valeurs et de préférences qui sont hérités de mon univers social et de ma famille. Je ne peux pas les changer complètement. Je peux faire des compromis, je peux changer et adapter certaines habitudes et essayer de nouvelles pratiques pour être fonctionnelle dans mon contexte. Par curiosité ou par nécéssité. La jupe courte, on oublie, on apprends à manger avec les mains, on découvre le cinema et la musique Indienne. Je peux m’adapter au fait qu’il n’y ait pas de plans de cours à l’école et que les horaires soit au mieux approximatif, j’ai pas le choix. Mais je ne suis pas confortable avec cette méthode. Je peux apprendre sur l’hindouisme, sur le Jaïnisme, sur le Sikhisme, mais je ne me convertirais pas. Je devrais apprendre l’Hindi (Shame on me), je le reconnais mais, j’ai pas eu le temps. Je ne vais certainement pas déménager avec une fille parce que je crois profondément que les relations entre les hommes et les femmes ne sont pas strictement imbibées de désir et je suis très à l’aise avec le fait d’avoir un copain sans être marié et de ne pas prendre seulement des cafés avec lui.

Donc j’en viens à avoir adapté certaines de mes pratiques, celles qui sont plus ou moins superficielles. Je suis adaptée au mode de vie, mes réflexes se sont transformés, j’ai des références et j’aime mon nouveau mode de vie à la mode Indienne (Middle-Upper Indian, on s’entend) Certaines de mes valeurs ont bougé. Probablement qu’au retour je vais devoir me réadapter au Québec et certainement que certains vont rire de moi et de mes nouvelles habitudes (Je pense que je vais avoir du mal à arrêter de tout négocier).

*************APARTÉ PARLANT DE NÉGOCIER***********

Les Indiens négocient tout, tout le temps. TOUT TOUT TOUT je vous dit. On parle ici des prix des vêtements, du logements, moins de la bouffe mais des transports, des hôtels, TOUT JE VOUS DIT! Même les examens. À la mi-session, j’ai eu un examen dans le cour « Political economy of South Asia ». La professeure donne 6 sujets à préparer, elle posera 4 questions à développer sur environ 6-7 pages, il faudra en choisir 2. Les étudiants en préparent 3. Arrivés à l’examen, comble de la malchance,  les sujets ne concordent pas. Pourtant c’est les sujets qui avaient été annoncés. Alors les étudiants on négocié l’examen de A à Z. Ils ont fait ajouté deux sujets qu’ils ont eux-même choisi et ils ont fait allonger le temps de l’épreuve. Bonne chance aux étudiants Québécois qui veulent tenter l’expérience chez nous!

***************FIN DE L’APPARTÉ*******************

L’idée principale est de savoir ce qu’on doit adapter et ce qui peut rester. Comment faire cohabiter deux univers culturels complètement opposés? Je sais pas trop en fait. Mais progressivement ça s’opère en moi. Une certitude; il faut être ouvert à l’idée de changer et essayer de comprendre pourquoi certaines pratiques sont telle qu’elles le sont. Bon les petites habitudes c’est facile, mais les valeurs, ça prend plus de temps, plus de réflexion. Je crois que je suis sur la bonne voie. Si le sujet de l’adaptation vous intéresse, vous pouvez très bien lire le texte que j’ai écris précédemment à ce sujet. Celà dit, je suis maintenant convaincue qu’il est possible de vivre à cheval entre deux cultures et de trouver une structure pour accomoder les deux. Et ça vaut pour l’épineuse question des accommodements raisonnables. Cette adaptation a été vécue et somme toute réussite dans le millieu académique (non sans épreuves) j’ai bien hâte de voir à travers les voyages.

Petit bémol. À l’école, c’est principalement du travail individuel. Par contre, j’ai été amenée à travailler comme présidente d’un comité dans l’association des étudiants étrangers de l’Université. Je pense que c’est à travers cette expérience que j’ai eu le plus de difficulté à m’adapter et je dois avouer que je ne suis pas encore à mon aise. La communication est difficile, d’autant plus que je suis à la tête d’une équipe de gars, j’ai du mal à mobiliser efficacement le groupe et à saisir leurs désirs. Ainsi, je peux comprendre les difficultés qu’affrontent les immigrants qui intègrent des milieux de travail québécois. Il est parfois difficile de comprendre les attentes et les besoins, les saines distances, etc. Je  recommande à tous cette expérience qui développera à coup sur un infinie patience pour nos collègues qui tentent de comprendre nos pratique, nos méthodes.

Pour conclure mon bilan, je peux dire que je suis satisfaite de ce que j’ai accompli. J’ai rempli presque tous mes objectifs, à part celui d’apprivoiser l’Hindi (encore honte à moi). Je termine donc mon Baccalauréat sur un voyage de 2 mois qui m’attends avant de rentrer à la maîtrise en septembre prochain. Pour ajouter à ce sentiment d’accomplissement, j’ai commencé à faire du Yoga à l’Université, tous les matins de la semaine, une heure. Magnifique découverte qui me fait le plus grand bien du monde!

Pour terminer, parce que j’ai déjà beaucoup trop écrit, je vous donne un apercu de mon séjour à Rishikesh et à Jodphur à travers quelques photos. Je m’attarderai à raconter mes découvertes de ces voyages dans mon prochain billet, très bientôt. J’ai exploré seule Rishikesh il y a quelques semaine et je suis allée étudier un de mes derniers examens à Jodphur question de changer d’air le week-end dernier avec ma joyeuse coloc Florence .

Je pars la semaine prochaine au Népal et encore à Rishikesh avec Jérémie…. je suis folle de joie!

Les prochains billets seront de vrais billets de voyages, des trucs, des découvertes, des recommandations et des explications sur des phénomènes indiens. C’est décidé, c’est fini le journal intime. Ah Ah!

Je vous promet entre autre: un article sur le Yoga, une chronique sur chacune de mes destinations, une démystification du Jaïnisme et j’envisage produire de petits billets politiques.

Alors je balance la sauce (parce que je sais que c’est tout ce que vous voulez en vrai….ah ah!)

Bonne journée

6 réponses à “Guess who’s back!

  1. Hé!!! Barnouche, Félicitation. Finir une session à l’étranger sa doit vraiment être gratifiant. 😀 Tu m’as l’air épanoui, c’est le moins que l’on puisse dire. Tu sais, tu es vraiment chanceuse de vivre une une expérience d’intégration culturel et ethnique. Ça l’ouvre les porte de l’esprit j’en suis certains, surtout avec le Yoga, sa doit tellement relaxer. J’ai pas plus de temps que ça, car il y a du piquetage à l’UNIVERSITÉ, aujourd’hui c’est une journée de grève contre la hausse des frais de scolarité (2012 = plus de 5000$ pour une session) Donc, je prends le bus et je vais piqueter avant d’étudier mon foutu 401. Bon fait toi plaisir et soit toi même.

    XX

    Sam Pep

  2. Sam pep, je t’aime! Et aussi je soutiens tous les étudiants en grève. Je serai parmis vous l’hiver prochain pour faire entendre la voix de ceux qui en arrachent! Brassez moi ça c’te cage là!

  3. Toujours un plaisir de te lire ! l’être humain a la superbe capacité de se mouvoir dans de nouvelles cultures sans avoir a effacer ses anciennes identités. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de lire l’essai d’Amin Malouf « les identités meurtrières », il traite de ce sujet et il est excellent !

    D’ailleurs je trouve ça marrant de définir la culture québecoise comme un bloc monolithique quand finalement même un québecois ‘de souche’, doit vivre pas mal de changements culturels en passant de la campagne à la ville, des régions à Montréal, d’un boulot à l’autre… c’est une forme d’immigration finalement.

    Et puis l’humanité est immigrante, c’est tout simplement une question de générations. Tu vis par contre la magnifique aventure d’être la première Williams immigrante en Inde :), continue d’en profiter et de nous en faire profiter par tes billets et photos !!!

    Au plaisir !!!!

  4. Salut Mokhtar

    Toujours aussi plaisant de lire tes interventions pertinentes et justes. Je lirai avec grand intérêt l’auteur que tu me recommandes. Pour ce qui est de la première Williams immigrante en Inde, je sais pas, après de trop longues années de colonisation Britannique, quelques Williams ont du s’accrocher les pates ici. Par contre, première de ma famille oui!
    J’ai bien hâte de discuter de tout ça de vive voix avec toi/vous. Partager les expériences et réfléchir sur l’identité autour d’une Shisha et d’une guitare, une Darbouka, les trois rejetons Liamini réunis….il me semble que ça sonne bien 🙂 Bon contexte pour refaire le monde à tout le moins.
    Tikai?

  5. Salut la miss,
    Alors puisque tu ne connaissais pas Amin Malouf, quelques titres de ses magnifiques romans: « Léon l’africain », « Samarcande », « Les échelles du levant »,  » Les jardins de lumière » et surtout « Les croisades vues par les arabes ». Dans tous ces romans et essais se pose la question de l’identité culturelle et religieuse, le dialogue des cultures dans un individu ou de société à société, incontournables quand tu t’intéresses à ce sujet. Superbement bien écrits aussi !

    Me semble que j’en ai chez moi que je pourrais te prêter, à vérifier, mais ça doit se trouver aussi un peu partout en bibliothéque.
    Tikai est-ce que ça veut dire d’accord ? 🙂 dans ce cas Tikai !

  6. Hé! Hé! Bravissimo! Tu t’en était mis des objectifs.!..Tu as sans doute accomplis bien plus et tu le réaliseras après ton retour…Nous te felicitons pour ta bravoure, ta débrouillardise, ta capacité d’analyse et ta tenacité. ton implication et tout ce que tu nous as fait vivre par procuration pendant ces mois…J’ai hâte de te voir et me remets au rudiments du yoga…Bisous Joyce xx

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