BonBonBon, après un peu de négligence, voici quelques mots!

*********Note préliminaire: Ce billet s’est écrit en deux temps… J’ai écrit le premier jet Vendredi(10) passé et je le termine aujourd’hui le mercredi 15 septembre.*************

Bonjour toutes et toutes

Alors voilà, après une semaine un peu galère de lecture et de rédaction, je suis de retour parmi vous. Ce fût une semaine assez chargée, j’avais une présentation orale et écrite à préparer pour mercredi passé. Finalement, le cour n’a pas encore eu lieu. J’ai pas trop compris pourquoi. On devait le reprendre aujourd’hui mais, finalement c’est férié. Donc voilà….. le stress est descendu et j’ai le temps de vous écrire un petit mot.

Niveau cours c’est toujours le bonheur. Je découvre des théories et des perspectives qui m’apportent bien plus que de simples connaissances académiques. Je vous raconterai un jour… si vous êtes sages! Pour l’instant, je vais laisser maturer les idées dans ma petite tête de linotte.

Mercredi soir, Jérémie et moi avons été invités par notre propriétaire pour l’anniversaire de sa fille de 16 ans. Soirée en famille, thé, questions étranges, gâteau et souper indien au menu. Donc on était invités pour le thé et finalement on est restés jusqu’à 10h. À l’arrivée, les femmes et les enfants touchent les pieds de leurs beaux-frères ou oncles. C’est une marque de respect qui vise les personnes plus âgées ou  à qui on veut faire un honneur. Après tout le monde s’installe dans le salon, les femmes et la fêtée sont actives, elles préparent les boissons, papotent pendant que les hommes et certaines femmes (dont moi qui n’est pas admise à la cuisine) discutons dans les confortables sofas. On nous pose toute sorte de questions, d’où on vient, pourquoi on est là, on étudie en quoi….. Le frère du proprio nous parle de son entreprise de shampoings naturels. Ce type de produit est vraiment très populaire ici. Il y a plusieurs gammes de produits cosmétiques, beaucoup d’homéopathie,  d’huiles essentielles, d’huiles naturelles. Les Indiens(nes) beaucoup plus prompts à utiliser ces produits semblent désavouer plusieurs marques occidentales. On suit leur exemple???

On a discuté de tout et de rien, mangé les bons(excellents) petits plats préparés par la maid (ouin, mon propriétaire a une femme à la maison qui fait tout, tout le temps). Quelques mots ont été échappés sur les castes. Jérémie et moi n’avons pas très bien compris, le défenseur parlait un anglais plutôt vacillant. J’ai cru comprendre que l’homme tentait de souligner l’importance de cet élément dans l’organisation sociale indienne et que toute atteinte à ce dernier est une gifle à sa culture millénaire. C’est vraiment dommage de ne pas avoir eu l’occasion d’élaborer parce je n’ai pas eu la possibilité de vraiment saisir l’importance que ça a en milieu urbain, dans ces familles plutôt aisées et relativement occidentalisée (la jeune fille chante les derniers hits américains à tue tête tous les après-midis). C’est le premier qui dit quelques mots à ce sujet. Mon université est particulièrement progressiste et s’inscrit en faux contre le système de caste…. C’est pas là que je vais pouvoir collecter beaucoup d’information sur comment les indiens vivent avec cette question. Après des années de sécularisme institutionnel, la question est encore au coeur du débat politique et bien ancrée dans l’organisation hindoue…. même les musulmans auraient intégrés des variantes. (plus de détails bientôt)

********Fin du premier jet***********

Alors aujourd’hui je suis malade…… Ça arrive! J’ai été chanceuse jusqu’à présent. Je me permet donc un petit après-midi tranquille parce que, de toute façon je n’arrive pas à avancer mes travaux. Pour revenir sur la partie précédente. J’ai eu ma présentation.

EPIC FAIL!!!!!

Comment dire……Je n’étais pas préparée pour ça! J’avais préparé un texte et des arguments pour défendre la thèse de Antony Parel qui dit que la pensée de Gandhi peut être comprise à travers la théorie des Purusharthas qui est fondamentale dans la pensée philosophique Indienne et Asiatique en générale (Cette référence est présente à la fois dans le bouddhisme, l’hindouisme et le Jaïnisme). C’est donc à dire que Gandhi était profondément ancré dans  sa culture. C’était sous forme de séminaire…..ou de débat, enfin, c’était pas très clair. Je devais lire mot à mot mon texte et l’autre étudiante devait ensuite faire de même. Et ensuite deuxième ronde d’arguments. Je comprends quand même bien le sujet mais, j’ai complètement figé. Il faut dire que la journée fériée dont je vous parlais n’était pas fériée…… L’étudiante avec qui je suis ce cour m’a appelé 1/2 heure avant le cour pour me dire qu’il fallait être là finalement…. J’étais encore chez moi. Des étudiants auraient fait circuler la rumeur que les cours étaient annulés pour l’Eid. C’était pas vrai bon…..

Bon……. Maintenant je sais à quoi m’attendre et je sais comment me préparer. Cette fois-ci on affronte Marx. Ça devrait être plus facile. J’ai hâte de confronter ce penseur aux philosophes Indiens (Nehru, Ambedkar, Gandhi….)  Ça va être pétillant!

Ce Week-End, Jérémie et moi sommes allés à Agra, ville hyper touristique qui héberge le célèbre Taj Mahal. Un auteur, je sais plus lequel, disait que dans la vie, il y a ceux ont vu le Taj Mahal et les autres….. Il a bien raison. C’est le monument le plus cher à visiter dans toute l’Inde et je comprends pourquoi! Selon la légende, l’empereur Mongol Shâh Jahân l’a fait construire en l’honneur de sa femme décédée qu’il aimait terriblement. Il en a profité pour faire assassiner la femme de l’architecte perse qui concevait les plans. Il voulait que ce dernier comprenne sa douleur et son amour et ainsi que ces dernières émotions soient perceptibles dans la magnificence du monument. Pour être magnifique, ce l’est. Pour être gargantuesque, ce l’est! Les 3 heures debout dans un train bondé pour le retour m’ont même fait rire tellement j’ai passé un beau Week-End!

Ça fait aussi beaucoup de bien de sortir de Delhi. J’aime beaucoup cette ville mais, ça reste une ville. Donc par définition c’est oppressant quand on y accumule un nombre trop important d’heures consécutives. Je pense que je vais devoir attendre en décembre pour vraiment voyager. Si je veux faire ma session avec sérieux j’ai pas vraiment le choix….. En attendant mes deux mois de vacances, je vais devoir me limiter à explorer les dessous de Delhi. C’est qui est déjà ma foi, TRÈS STIMULANT!

Je vous laisse sur des photos de Agra, principalement le Red Fort et le Taj Mahal. Détails architecturaux et passants au vol…. quelques essais.

Nastassia

P.S. Après lecture, je me rends compte que ça fait assez journal intime. Je m’en excuse. Au moins, je vous épargne mes réflexions sur un garçon très spécial……Ah Ah. Je vous promets un texte plus sérieux pour le prochain billet. J’avais pensé à la rationalité, la spiritualité, la connaissance de soi et l’intuition comme mode d’acquisition du savoir. On est pas habitué d’entendre parler de ça en occident. J’en ai parlé à certaines personnes de confiance et la réflexion semblait allumer des lanternes. Éventuellement, je souhaite aussi parler de politique partisane indienne et de l’incontournable sujet: j’ai nommé le choc tradition/modernité. Les femmes vont y passer aussi. Pas le choix, surtout en Inde. J’envisageais aussi faire une mini-couverture (Mini, on s’entend) des jeux du CommonWealth. Ne vous méprenez pas, je ne considère pas me lancer dans le journalisme sportif. Simplement, l’événement international soulève beaucoup de débats politiques, sociaux et économiques. La presse s’en donne à coeur joie et j’ai bien hâte de voir les délégations débarquer, ça risque d’être plus que divertissant.  Si vous avez quelconque suggestion/préoccupation, je serais heureuse de produire des commandes. C’est un joli défi.

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Saint-Bernard Volant


Encore une fois vous me pardonnerez l’excès de synthèse mais, mes livres m’attendent. Je souhaite simplement attirer votre attention sur la raison pour laquelle je vais dorénavant avoir peur de me balader seule dans les rues de Delhi la nuit. Non, il n’est pas question ici de certains indiens louches qui matent avec un air mécontent ou quelconque bolide roulant Xfois trop vite ou encore la soit-disant épidémie de fièvre Dengue. C’est les chiens-volants, accessoirement appelées chauves-souris, qui hantent les rues dès le couché du soleil. Je suis certaine que si des vaches sacrées disparaissent, il n’y a pas de questions à se poser… c’est ces étranges, inquiétantes et surtout ÉNORMES bêtes féroces qui taquinent l’hindou. Bon, elles ne mangent que des insectes mais, avouez que c’est vachement plus marrant de les imaginer piquer un enfant au vol…

Bonne journée!

P.S. J’ai trouvé les photos sur Internet, elle ne sont pas de moi. Je ne sais pas si c’est la bonne espèce mais, ça donne une idée de la taille.

Bonne fête Krishna


Aujourd’hui c’est l’anniversaire de l’arrivée sur terre de Krishna, la dernière descente divine. Pour l’occasion, notre proprio nous a amené au temple pour assister aux prières. Les Hindous font des offrandes à Krishna pour que la prochaine année se déroule bien. C’est Janmashtami. Plus de détails bientôt.

On se pète l’estomac! Leçon no 1, le Paneer

Depuis mon arrivée chez les moustachus, bien que mon appétit soit affecté par la chaleur, je me fais un devoir (et une joie) de goûter à tout. Mon petit plaisir coupable est de prendre un menu sur lequel je ne connais aucun plat (donc n’importe quel menu) et de sélectionner au hasard un repas. Des fois ça donne de drôles de résultats mais, j’ai jamais été déçue.

Je vais donc essayer de vous présenter mes découvertes, à temps perdu (j’ai quand même un débat à préparer en philosophie politique sur Gandhi. La question: était-il foncièrement ancré dans « l’Indian Mind » ou sa pensée était elle le fruit de sa rencontre avec l’Occident. Le tout en débat contre une indienne…. Amfff)

Bon revenons à nos chaudrons.

L’aliment magique du jour: Le Paneer

Ce fromage Indien, non salé, léger et mi-ferme (comme de la mozzarella fraiche) a très peu de goût mais, constitue une alternative végétarienne idéale (source de protéine, coché). Un peu comme le cottage, c’est un aliment faible en gras qui a l’avantage de ne pas fondre, contrairement à d’autres fromages. Il est donc possible de le manger cru ou cuit. Les indiens le servent mariné dans des épices cuit sur le charbon, en grillades ou, un peu comme du tofu, en petits blocs baignant dans la sauce.

Pour les curieux, je suis pas mal certaine qu’il est possible d’en trouver dans les épiceries indiennes de Montréal mais…. tatatammm, j’ai aussi trouvé une recette. C’est très facile à faire, j’ai déjà vu ma tante Lorraine en faire et ça ne semblait pas très laborieux. C’est succulent en sauce, avec des épinards ou même avec du vinaigre balsamique pour les soirs où l’inspiration tarde à venir.

Ma recette de ce soir: Riz au Panner

-Bouillon végétarien (genre Maggi)

-Légumes (En ordre de cuisson: Oignons, gingembre, tomates, aubergines, coriandre/lime/piment fort (offert par le vendeur de légumes qui m’aime bien) coriandre , faire réduire le tout avec le bouillon. Vous pouvez balancer les quantités à votre goût.

-Paneer (couper en cubes et jeter dans la sauce)

-Riz

TOUT MÉLANGER ET MANGER!

Se frotter l’estomac parce qu’il est comblé.

Voici des photos (Vous verrez les cooks dégustant leurs plats… Ça donne une idée de l’ambiance et de nos conditions de vie…. Gras dur!

Nouvelle du jour: Jérémie, Florence et Nastassia ont trouvés un appartement au pays de la moustache!

Bonjour toutes et toutes

Alors voili voilou de nouvelles nouvelles de l’expérience en terre indienne.

Jérémie et Nastassia sur les traces de l’Appartement (Avec un grand A)

Comme vous le savez déjà, (Si vous avez lu les précédent billets) Jay (pour les intimes, mais pas tant intime heum!) est arrivé jeudi dernier (19). Nous avons passé 3 nuits en Hôtel/Guest House et depuis dimanche dernier, les charmants français nous accueillent chez eux (Merci! Merci!). Ils avaient une colocataire anglaise qui venait de quitter et le remplaçant (un Québécois…) ne prenait pas la chambre tout de suite. Ils nous ont offert la chambre. Comme toute bonne chose a une fin, notre séjour chez Constance, Mathieu, Thomas et Florence avait une date de péremption: 1er septembre 2010. Après cette date nous étions destinés à continuer nos périples nocturnes dans la rue! Et être à la rue à Delhi, c’est pas vraiment la joie, je vous en passe un papier! On a quand même gardé un souvenir de l’appart, on repart avec Florence. Elle sera notre 3e colocataire. Heureusement, nous avons trouvé avant la date fatidique….Je vous raconte.

Pour éviter de payer des frais d’hébergement exorbitants pendant 2-3 semaines nous devions embrayer presto sur la recherche d’appartement. La guerre totale allait commencer en ce samedi 21 août 2010. Au menu: dépouillage intensif de tous les sites d’immobilier de Delhi (du moins ceux en Anglais), remuage de réseaux de contact activé et harcèlement de Brookers intempestif. Pour ceux qui ne le sauraient pas, un Brooker est un agent d’immeuble pour l’achat et la location de logement. Les tarrifs sont normalement l’équivalent de 2 semaines de loyer mais, souvent les étrangers se font demander jusqu’à 2 mois. À Delhi, certains agents se spécialisent dans le lucratif marché de l’immobilier pour « Expats », pour les blancs en gros. Comme ici les loyers des appartements sont principalement négociés, les prix ne sont pas fixes, l’obtention d’un bon prix dépend de la connaissance des prix et de la rareté. Les Blancs ne sont généralement pas au courant des prix réels des logements, ces derniers ont souvent des logements payés par leurs employeurs et ils n’ont pas l’habitude de négocier. Cocktail explosif: les propriétaires et brookers demandent des prix exorbitants aux « foreigners ». Beaucoup paient ces prix sans se poser de question soit parce leur loyer est payé, soit parce que de toute façon c’est très peu cher pour eux, soit parce qu’ils sont à bout de patience. Évidemment, ce manque de combativité fait augmenter les prix pour les pauvres étudiants que nous sommes. Sans parler des Jeux du Commonwealth qui auront lieu en octobre. Les prix flambent! La chute pourrait être importante après l’événement, lorsque toutes les délégations internationales/contracteurs/amateurs/….. auront quittés la ville, beaucoup de logements seront vacants.

Pour notre part, nous avions étés avertis; il faut négocier serré et la recherche ne sera pas aisée. Concernés par la grande lutte qui nous attendait, nous nous sommes armés de courage et de détermination pour affronter les vilains brookers. Nous en avons rencontré plusieurs. Tous plus bizarres les uns que les autres; un jeune qui fume des joints dans son char en nous amenant voir des apparts à l’autre bout de la ville, un vieux bourgeois qui flash sur Jérémie lorsque ce dernier lui avoue avoir un nom Biblique, le fils gaté-pourri d’un riche constructeur de Mumbai se cherchant des amis à Delhi afin de se désennuyer. Il voulait nous prêter son appartement dans lequel il aurait pu revenir à tout moment pour faire la fête avec nous. Il nous laissait même ses dizaines de bouteilles d’alcool fort hors de prix. Une vraie aubaine quoi!

Moi j’étais en cours, je ne pouvais donc pas complètement me dédier à cette tache. Jérémie quant à lui s’est sacrifié (merci, merci!) et est allé marcher directement dans les quartiers qui nous intéressaient. On a tout vu: prix exorbitants, appartement trop petits, trop grands, trop luxueux, excentrés… Il faut comprendre que le traffic à Delhi est extrêmement dense. Un trajet qui prend normalement 10 minutes peut facilement en prendre 1h30 si par malheur il y a pluie/accident ou simplement si on doit l’emprunter à une mauvaise heure de la journée. La localisation a une importance capitale. Les brookers avaient tendance à nous montrer des trucs trop luxueux supposant que étant occidentaux nous avions de grands besoins. (Je les comprends… Difficile de penser autre chose quand tu regardes un peu les produits culturels occidentaux disponibles ici.)

Quoi qu’il en soit, jeudi dernier nous sommes allés visiter un truc, on croyait que c’était loin, nous étions un peu pessimistes. Finalement la révélation: c’est parfait! 3 chambres FERMÉES, deux salles de bains, deux balcons, un accès au toit, simple mais propre, quelques meubles d’inclus, le proprio est génial, c’est proche de l’Université, il y a de la lumière…….. quoi demander de plus. C’est un peu bruyant, il y a quelques meubles à acheter mais…. c’est pas cher. Yé!

Alors on a signé le bail le soir de mon anniversaire. Magnifique cadeau. En plus de la très bonne soirée que j’ai eu avec Jérémie et les Français… c’est génial. Et évidemment, les mots des amis/famille. Je suis vraiment comblée merci!

Conseils pour trouver un appartement en Inde:

1- Allez visiter les quartiers avant de chercher un appartement. Ça permet de voir les commodités accessibles, le niveau de vie, de parler avec les résidents sur l’ambiance, les prix, la sécurité, etc. Aussi, attention spéciale aux coupures d’électricité. Certains quartiers ont des coupures très courantes alors que d’autres presque pas. À cet égard, un stabilisateur de courant ainsi qu’une génératrice sont très pratiques, ne serait-ce que pour éviter de tuer la batterie de vos ordinateurs et de brancher le frigidaire.

2-Demandez les prix à des amis indiens avant de rencontrer les brookers et les propriétaires. Il faut aussi demander les normes pour les dépots de garantie, pour les frais connexes…

3-Vérifier et relevez les conteurs d’électricité et d’eau à votre entrée. Semble t’il que c’est très cher.

4-Prenez plusieurs brookers. Vous paierez la commission seulement à celui qui trouvera votre logement. Lorsque vous dites avoir rencontré leurs concurrents et visité d’autres appartements, ils deviennent soudainement plus enclins à écouter vos réels besoins et les prix sont moins salés. Aussi, si ils sont plusieurs associés, ce n’est pas une raison pour payer plus cher….

5- Armez vous de patience, au début vous visiterez tous les logements qui ne se vendent pas puis progressivement, vous vous rapprocherez de vos besoins. Même conseil pour la négociation. Les indiens ont l’habitude de négocier et ils savent que nous non. Si vous tenez à un point ne fléchissez pas, vous trouverez bien un terrain d’entente.

6- Les indiens n’essaient pas de vous rouler (certains oui mais bon…il y a des cons partout). C’est la norme de négocier; la fin heureuse dépend d’un respect mutuel, de l’ouverture à la position de l’autre et de la préparation. Le but n’est pas nécessairement d’avoir le prix le moins cher mais que vous trouviez ce que vous cherchez au budget espéré. Le but est de trouver un terrain d’entente.

Vous remarquerez que notre brooker qui a perdu de l’argent en nous louant notre logement plutôt qu’un autre ou il aurait eu une double commission nous a dit après la négociation qu’il était très satisfait malgré ses pertes. Nous étions heureux d’avoir trouvé, il était donc heureux. Il nous a offert le thé et des Samossa en nous parlant de Rocky, de son entrainement musculaire et de ses enfants. J’ai trouvé le moment magnifique et j’ai décidé que j’adorais définitivement l’Inde.

D’ailleurs, note sur la générosité et la gentillesse:

Vous verrez dans moult guides de voyages et blogs de voyageurs qu’un nombre exubérant de conseils encouragent la méfiance et mettent en garde contre les arnaques en Inde, notamment à Delhi. Je tiens simplement à souligner à quel point cet avertissement est exagéré. Évidemment, il ne faut pas être naïf; certains gens essaierons de vous arnaquer. Par contre, je tiens à souligner la générosité et la gentillesse infinie dont je suis la cible depuis mon arrivée. Je remarque que beaucoup d’indiens sont très disposés à partager temps, connaissances et amitiés. Ils sont extrêmement curieux. Combien de fois des passants se sont arrêtés pour me demander si je cherchais mon chemin lorsque je semblais perdue. Combien de fois j’ai eu droit à des sourires bienveillants lorsque j’étais en état d’émerveillement ou au contraire apeurée. À l’université, des étudiantes m’ont proposées de m’aider à me familiariser avec l’imposante et archaïque bibliothèque. Beaucoup prennent le temps de me donner des conseils, me demandent si je vais bien, si j’ai des difficultés. Et ce professeur qui à la patience de m’expliquer certains éléments fondamentaux sur l’Inde et s’empresse à chaque rencontre de prendre des nouvelles de mon acclimatation. Je suis renversée. Je crois que la leçon à retenir est qu’il faut impérativement se fier à son instinct et mettre de côté une trop grande méfiance.Il faut évidemment garder une certaine vigilance, malheureusement, Kumbaya n’est pas la chanson favorite de tous les êtres humains. Par contre, en étant moins méfiant, on s’ouvre aux expériences positives et ainsi on défocalise des expériences négatives. Comme mes repères culturels sont inefficaces, généralement il m’est difficile de se repérer ou de savoir à qui faire confiance. Je suis pourtant convaincue que l’instinct a quelque chose d’universel au genre humain. Le feeling! Jusqu’à maintenant ça m’a bien servi!

Variations sur le thème de la culture et de l’adaptation:

L’Anglais en Inde (à Delhi du moins) c’est plus ou moins un mythe. La maîtrise de la langue du colonisateur est variable selon la classe sociale que vous fréquentez. À l’Université ou dans les endroits aisés ça va. Par contre, la moyenne des indiens de Delhi ne semble pas être très fluide dans les deux langues….. Encore moins avec de l’anglais sans accent hindi. Pour ma part, je raffines ma connaissance du language des signes. Langue universelle s’il en est une, très pratique avec les chauffeurs de Rickshaws :-). Et je commence bientôt des cours d’hindi.

Variation 2: Je n’ai presque plus de réactions brusques/attaque cardiaque lorsque les Rickshaws/motos m’effleurent. Je vous ai déjà parlé du traffic de la ville. Essayer de traverser une rue peut sembler VRAIMENT intimidant à priori. Pourtant, plus ça va, plus je réussi à le faire en moins de 15 minutes. Le truc c’est de garder sa trajectoire et surtout ne pas y déroger. Je commence sérieusement à penser à m’acheter une bicyclette….

Donc c’est ça qui est ça. Je vous laisse sur quelques photos de l’appartement. Très rudimentaires/mauvaises, elle ne rendent pas vraiment l’endroit. J’en prendrai de meilleures demain puisque nous y déménageons.

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Votre dévouée

Nastassia

P.S. La dernière photo c’est dans un très joli parc Deer Park dans Green Park (heem). C’est très beau, très vert, très romantique. De vieux amis se baladent main dans la main, se racontant je ne sais quoi, il y a des chiens (évidemment), des oiseaux (le paradis des ornithologues) des joggeurs, des temples, des sentiers et des installations pour le sport. Dont ces benchs pour faire des redressements assis. J’ai trouvé ça bien drôle!

Raconte moi une religion! Aujourd’hui, le Sikhisme

Hier, Jérémie et moi sommes allés visiter un temple Sikh.  Vous savez ceux pour qui le Québec s’est embrassé avec l’histoire du Kirpan. Une vraie psychose sociale comme dirait L’honorable Jules-Pascal Venne, vénérable professeur de politique Canadienne et Québécoise à l’École de politique appliquée.

La visite de ce temple est particulièrement grisante, très ressourçant après 1heure de marche dans les rues bondées de Old Delhi. Nous sommes tenus de laisser nos chaussures à l’entrée et de nous couvrir la tête. À l’intérieur, le tombeau contenant le corps d’un des fondateurs de la religion est le centre de l’attention (selon ce que j’ai compris)(la tête serait à Amritsar). Les fidèles y déposent des offrandes (fleurs et argent) et embrassent le monument. Une musique très vibrante et méditative est jouée à l’avant de la salle ce qui fait du temple un sanctuaire de calme et de réflexion. Nous sommes restés 45 minutes à regarder les Sikhs défiler et prier. Certains hommes portent un habit bleu et jaune ainsi qu’une lance. Ce sont les gardiens du temple. Ils nous lancent quotidiennement des regards bienveillants, heureux de voir la curiosité de jeunes occidentaux pour l’objet de leur dévotion.

Je vous fais un petit résumé du pamphlet d’information distribué à l’accueil du temple. Je n’ai pas le temps aujourd’hui de faire une recherche complète mais,  si certains d’entre vous ont des connaissances sur cette confession, je serais très heureuse d’en apprendre plus.

Naissance et Philosophie : Le Sikhisme est une religion monothéiste qui fut fondée par Guru Nanak vers la fin du 15e siècle près de Lahore (Pakistan). Amritsar  au Punjab est le centre spirituel de la religion. Selon les auteurs du document :

« Ce n’est pas le Dieu d’une nation, mais le DIEU DE GRÂCE. Aussi, il créa l’homme non pour le punir de ses péchés, mais afin qu’il réalise son vrai destin dans le cosmos et se fonde en son créateur. ».

Il n’y a pas de notion de péché originel et le système de caste existant en Inde chez les Hindous et même chez les musulmans Indiens est strictement rejeté. Les gurus sikhs entraînent les fidèles à mener une vie « normale »; chacun doit gagner sa vie par le travail et la richesse n’est pas un obstacle à la croissance spirituelle. La tolérance et le don de soi sont des valeurs qui semblent primer tant dans les textes sacrés que dans les pratiques. Par exemple, au temple que nous avons visité, plus de 1000 bénévoles provenant de toutes les classes sociales s’activent pour faire rouler le site sacré. De riches commerçants enturbannés, tout comme leurs égaux plus modestes cuisinent pour les fidèles, font le ménage des chambres offertes gratuitement, se chargent du vestiaire à chaussures (pour entrer dans le temple il faut être nu-pied et se couvrir la tête). Les Sikhs acceptent la violence est acceptée lorsque tous les autres moyens ont été épuisés.

La femme Sikh est, semble t’il, l’égale de l’homme. Plusieurs pratiques courantes dans d’autres confessions indiennes, telles que l’infanticide des filles et le Sati (mort de la veuve sur le bûcher de son mari) sont strictement proscrites. Les veuves ont le droit de se remarier comme elles le souhaitent et les femmes ont le droit d’officier les cérémonies religieuses. Ces dernières ne portent pas le voile bien que le fait de porter des vêtements qui dénudent le corps soit considéré comme dégradant. La dot, tout comme le divorce n’est pas autorisée.

Rites et pratiques spécifiques: Les Sikhs baptisés portent cinq signes distinctifs, les 5 « K »:

  • Kesha (cheveux longs (et barbe) et non coupés)
  • Kangha (un peigne)
  • Kara (un bracelet d’acier)
  • Kachha (un pantalon court)
  • Kirpan (petit couteau)

Selon le pamphlet, la discipline reliée au port de cet uniforme permet aux Sikhs d’atteindre la fraternité et de vivre pleinement leur identité. Ceux qui contreviennent à ces règles sont considérés comme des apostats.

La consommation de drogue, de tabac, la viande( je ne suis pas certaine si c’est la viande en général ou simplement la viande Halal qui est interdite) et d’alcool est interdite tout comme l’adultère, pour l’homme comme pour la femme.

Les rituels Sikhs sont les suivants :

  • À la naissance et lors de l’octroi du nom à un enfant : des hymnes sont récités (Shadab) mais aucune cérémonie particulière n’est tenue.
  • Le baptême (le Khalsa Panth) : Tous les hommes et femmes sont admissibles au baptême Sikh, de n’importe quelle classe sociale, de n’importe quelle nationalité.
  • Le mariage
  • La mort : Les morts sont incinérés et jetés dans la rivière la plus proche. Il n’y a pas de monuments funéraires.
  • Il y a trois périodes de prières par jour (matin, midi et soir)
  • Sanghat et Pangat : Les Sikhs de toute condition sont tenus de se rassembler pour participer à une cuisine communautaire dans le but de s’assurer que tous les fidèles/pèlerins/visiteurs du temple aient accès à la nourriture.
  • Les offices sont composés de chants et de musique entrecoupés de lectures de poèmes ou de textes présentant des événements de l’histoire Sikh.

Les photos ne sont pas toutes de moi, je me sentais un peu mal à l’aise  de sortir mon appareil. J’ai préféré laisser voguer mon esprit au vibrant son des tablas. J’ai fait une petite récolte sur google image et j’ai ajouté les miennes. La photo ou l’on voit un temple rouge c’est un temple Jain (je vous en parlerai plus tard) où un hôpital pour oiseaux a été construit (c’est un peu lugubre…) et celle où Jérémie et moi sommes posés, c’est le Red Fort. Nous ne l’avons pas encore visité.

Donc voilà, des tonnes de lectures m’attendent, je dois vous laisser. La tentation de procrastiner est beaucoup trop présente…. même en Inde!

Nastassia

Vendredi matin!

Ça fait au moins 15 fois depuis son réveil (10 minutes) que Jérémie répète:

« On est en INDE Nat! »

Hier il a dû le répéter une bonne 30aine de fois pendant qu’on se faisait un petit cocktail de bienvenue privé dans la fenêtre de l’hôtel.

Devinez quoi? Mon partenaire de voyage et précieux ami est arrivé, j’ai nommée JÉRÉMIE « Rustre personnage » ROBERGE. C’est tu pas beau la vie

Tin toé des preuves

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Et puis un jour vinrent les cours

Bonsoir public adoré

Voici quelques images au hasard….. je suis pas très active sur le Kodak en ce moment, mais ça ne saurait tarder.

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C’est principalement des photos de l’Université Jawaharlal Nehru. J’en mettrai de meilleures bientôt mais, je dois les travailler un peu (Oui je sais, je suis un peu pudique). Mais bon, pour ceux qui sont allés au Forum Social des Amériques, le campus ressemble énormément à celui de l’Université de Guatemala Ciudad(références marxistes/léninistes/ »x »istes inclusent) . Il y a des étudiants de partout en Asie/Moyen-Orient. Hier, j’ai dîné avec un moine bouddhiste thaïlandais avec qui j’étudie, j’ai rencontré un mystérieux afghan qui a travaillé pour le haut commissariat aux Réfugié, une tibétaine (en exil, hé!), un couple de  sri lankais,  une Italienne, des français (des indiens doh!) tous tellement heureux de gonfler les rangs d’une des plus grandes universités de l’Inde; une foule bigarrée et enthousiaste. Drôle d’endroit!

J’ai eu mon premier cour aujourd’hui.

POL 506: Text in political Philosophy

L’objectif du cour est de travailler les fondements de « Indian Mind »; la philosophie politique indienne.

3 texte principaux:

-Hindi Swaraj, Gandhi

-Manifesto of the Communist Party, Marx/Engels ( 2e lecture mais, en anglais ça arrache!)

-Annihilation of the cast, B.R Abedkar

+ d’autres textes connexes

-Antonio Gramsci, Selections for the prison notebook; Problems of history and culture/notes on politics

-Charles A.Moore, Indian Mind

-….autres à venir……

En gros… je suis heureuse d’avoir un cour qui est très loin du cursus normal du programme de Politique Appliqué. Je me plaignais de ma piètre connaissance des auteurs, je vais être servie pour l’aile gauche!

Nous sommes 2 étudiants dans le cour. Directement dans le bureau du prof, nous commençons en commentant les lectures de la veille puis le professeur passe à travers le texte pour en expliquer les fondements et l’esprit. La discussion et les questions sont évidemment les bienvenues mais, le rythme est soutenu (très), en Anglais(hindouisant) c’est Rock-and-Roll. Je dois avouer une légère angoisse à la pensée de l’examen à long développement et la dissertation, en anglais, S’il-vous plait!

Mais c’est tellement intéressant!

Comme quoi, au risque de me répéter;

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire! Vous comprendrez que c’est ma phrase fétiche depuis le début du projet.

Sur ce, je tire ma révérence, demain est un autre jour.

Dans la série: comment faire déplacé en Inde? Conseil no 1

Alors je lance une série de gaffes faites par la novice que je suis…. D’autres suivront.

1-Marcher dans le quartier musulman, devant la magnifique et immense Mosquée en jupe (aux genoux quand même) et camisole………. de quoi provoquer une quasi émeute. Pour ma défense, je ne savais pas qu’on allait là! Du coup, une autre fille et moi avons acheté des chemises d’homme….

Morale de l’histoire; toujours traîner un châle et éviter les jupes en haut du mollet. Les pantalons amples et le respect des différents niveaux de pudeur, c’est un must!

Bing Bang Boum

Premiers jours; cochés.

Je suis arrivée en un morceau à Delhi vendredi matin. Je suis allée directement à l’université. Il faut voir, c’est un gigantesque campus au milieu d’une forêt. Un îlot de calme au sud de la ville bruyante et agitée. Les différents bâtiments sont séparés par de petits sentiers reliant Hostels, cantines et forêts. L’odeur est très particulière. Un mélange d’humidité, de forêt et de curry; la salle tropicale du Biodôme plus l’omniprésence des épices. C’est réconfortant. Il y a des singes et des oiseaux,  semble t’il aussi des buffles et des paons mais je ne les ai pas vus. J’ai presque terminé mon inscription et je commence les cours lundi. Yé!

J’ai passé la première nuit dans un Hôtel de West Delhi; beaucoup plus loin que je croyais de l’Université et de tout. Drôle d’hôtel tenu par un jeune homme assez sévère, assez moderne qui chante des chansons type  Bollywood. J’ai eu droit à la suite Deluxe sans frais supplémentaires où m’attendait  même un lit rond. La grande classe! Le quartier était….authentique.  Totalement intense; les klaxons, les Rikshaws, les hommes qui tirent à bras des charrettes chargés de métaux recyclées ou de poubelles, les camions, les Sikhs, les musulmans, les temples Hindous, les gamins qui dorment dans la rue, les hommes qui dévisagent…….OUF! Un des employés, un réfugié du Myanmar arrivé il y a 2 semaines clandestinement, m’a aidé à trouver un Cybercafé afin que je puisse prendre mes messages et parler avec un garçon très spécial. Un petit commerce gros comme ma main avec 4 postes internet et une file d’attente. On me dévisage, il n’y a que des hommes; moi je suis mal à l’aise. J’ai fait ça vite en ti ti. Dans l’après-midi je suis allée rejoindre des Français qui vivent près de l’Université. Ils m’hébergent pour quelques jours. Ça m’a prit 2 heures en taxi puis en Auto-rikshaw. Le taxi est tombé en panne au milieu de l’averse torrentielle, au milieu de la rue, plusieurs fois. Après le 6e redémarrage difficile, je me suis tannée et j’ai pris un Rikshaw. C’est plus rudimentaire, beaucoup moins cher et surtout vraiment cool parce que comme c’est ouvert, le vent balaye le visage. Et c’est à ce moment que le soleil est sorti. Comme un signe que je ne prendrait plus jamais le taxi! En Inde, on fait comme les Indiens.

Donc après les épisodes de pannes, je suis arrivée à l’appartement de Constance, Mathieu, Florence et Thomas. Bien situés dans Green Park, ils ont un grand logement… un peu comme ce que j’aimerais avoir avec Jérémie. Florence m’a emmené voir un spectacle de danse traditionnelle dans un centre culturel et nous sommes ensuite allés souper dans un bon resto. Belle soirée qui facilite l’arrivée. Pleins de conseils, petits trucs pour négocier et impressions, je suis enchantée.

Nous partons à l’Instant nous balader dans Old Delhi, cette fois je prends mon appareil et je vous promets des photos.

Nastassia

P.S. Note bouffe: Ne croyez pas les épiceries qui vendent du pain Naan! C’est une arnaque, ça a rien à voir. Du vrai pain Naan c’est HALLUCINAMENT BON!

P.S.S. Pour les filles qui voudrait voyager en Inde. Ne pas faire l’erreur (comme moi) de prendre des vêtements couvrants (pas de décolletés/jupes longues) sans penser au fait que nos vêtements sont généralement trop moulants pour les chastes yeux indiens. Il faut comprendre que déjà les Indiens considèrent les femmes occidentales comme des objets sexuels (merci Hollywood) mais, en plus les femmes ici portent généralement les vêtements traditionnels qui sont magnifiques et qui ne laissent que deviner la silhouette sans détails. On est loin du jean cigarette. C’est le critère à retenir; ample.